Ordonné prêtre en 1798, l’abbé Allemand entreprend de créer une œuvre d’éducation chrétienne.  C’est ainsi que naît, dans le courant du mois de Mai 1799, l’œuvre de la Jeunesse de Marseille: le premier vrai patronage.

En 1917, ils sont plus de 200. Entre-temps les plus grands du patronage (« les aînés »), soutenus par l’abbé Allemand ont loué une maison et encadrent les jeunes. Les premiers animateurs en quelque sorte.

La devise de l’œuvre est : “Ici on joue, ici on prie”. Cette phrase prononcée par l’abbé en réponse à la visite d’un inspecteur du gouvernement venu fermer l’œuvre et lui demandant ce qui s’y passait, insiste sur les deux dimensions, les deux faces, de la pédagogie instaurée par le fondateur de l’œuvre.

Il convient d’ajouter à la dimension sociale du jeu sa dimension physique et intellectuelle qui participent de la croissance de l’enfant ou de l’adolescent. Plus largement, le jeu institue de nouveaux rapports au corps et à l’esprit. L’importance du jeu dans l’intuition pédagogique de M. Allemand transparaît dans ses propos: « Je n’aurais pas confiance en un enfant qui ne jouerait pas, passerait-il des heures en prière à la chapelle ».

La prière, qui passe elle aussi par un apprentissage, occupe aussi le terrain de l’éducation. On remarque ici le souci de faire de la foi non une tradition culturelle mais un acte pleinement vécu et essentiel au projet de l’œuvre.