Les principes du patronage
Le patronage repose sur des principes simples et profonds, forgés par l’expérience de générations d’éducateurs. Ces fondements donnent sens à chaque activité, à chaque rencontre, à chaque moment partagé. Ils transforment un simple accueil d’enfants en véritable école de vie où grandit la joie.




Qu’est-ce qu’un patronage ?
Découvrir les fondements éducatifs qui font l'âme du patronage
Qu’est-ce qui fait qu’un patronage reste fidèle à sa vocation première ? Comment cette œuvre, née au cœur des quartiers populaires au XVIe siècle, continue-t-elle de porter ses fruits aujourd’hui ?
Les principes qui animent le patronage ne sont pas de simples règles de fonctionnement : ils sont l’âme même de cette aventure éducative où chaque enfant découvre sa valeur unique. Dans ces lignes, nous vous invitons à redécouvrir les fondements qui font du patronage bien plus qu’un simple centre de loisirs. Car derrière chaque grand jeu, chaque atelier manuel et chaque temps de partage, se dessine une vision de l’éducation qui considère toutes les dimensions des enfants et éveille en lui cette joie particulière qui naît de la confiance.
Découvrons ensemble les 3 piliers fondamentaux qui constituent l’identité profonde et l’essence même d’un patronage et de sa pédagogie.

La présence du religieux : quand l'invisible trouve sa place dans le quotidien
Le patronage ne cache pas ses racines chrétiennes, mais il ne les impose pas non plus. Ici, le religieux n’est pas figé ou coincé dans la solennité. Il respire, il rit, il joue avec les enfants. Cette dimension spirituelle fait naturellement partie de la vie du patronage. Il est proposé à chaque jeune de découvrir sa vie intérieure.
Chaque patronage a son visage particulier, chaque enfant arrive avec son histoire unique. Mais dans tous les cas, cette ouverture au spirituel demeure essentielle : elle est l’âme invisible d’une pédagogie qui ne peut déployer toute sa richesse que lorsqu’elle est vécue dans sa totalité. Sans cette dimension, quelque chose manque. C’est l’esprit d’un patronage.
"Ici on joue, ici on prie" : la devise qui révèle l'équilibre parfait
Cette devise historique porte en elle toute la sagesse de cette pédagogie. Remarquez la virgule : elle unit sans opposer, elle lie sans confondre. Le patronage n’est pas un service de catéchisme déguisé en centre de loisirs. C’est un lieu d’éducation où le jeu et la prière respirent ensemble, naturellement, sans discontinuer.
Le programme est d’une simplicité désarmante, et c’est là sa force : il s’adapte à toutes les réalités, à tous les styles de patronages. La prière devient un temps de respiration, aussi simple et aussi vital que le jeu. L’un nourrit l’autre, l’un révèle l’autre. Dans cette alternance paisible, l’enfant découvre que la joie peut être spirituelle et que le spirituel peut être joyeux.


L'école de la responsabilité : grandir en faisant grandir les autres
Au patronage, l’éducation passe par des intermédiaires précieux : l’adulte parle au grand jeune, et le grand jeune transmet à l’enfant. Cette chaîne vivante fait de chacun un maillon responsable, capable d’engendrer du bien autour de lui. Car la responsabilité, c’est la fécondité même : je deviens pleinement une personne en devenant responsable d’autrui.
Cette responsabilité est source de dignité et de fierté authentique. Elle apporte une joie profonde, celle qui naît du don de soi et du décentrement. Mais elle enseigne aussi l’humilité : être responsable, c’est accepter de se recevoir, d’écouter un conseil, de grandir dans l’obéissance librement consentie. Le monde adulte du patronage trouve ainsi sa juste distance : ni infantilisant ni abandonnant, il élève et fait grandir avec tendresse et exigence.
Héritage
Une histoire pluri‑centenaire
“Laissez venir à moi les petits enfants”. Depuis ses origines, l’Église a placé l’éducation des enfants au cœur de sa mission : éducation religieuse par le catéchisme, éducation de l’intelligence dans ses institutions scolaires. Mais au fil du temps, des figures visionnaires ont compris qu’il manquait une dimension essentielle : un lieu où l’enfant grandirait dans toutes ses dimensions, par le jeu, la fraternité et la joie partagée. C’est ainsi que sont nés les patronages, espaces d’éducation intégrale où se tissent naturellement les liens qui façonnent des cœurs et des caractères.
Des fondateurs au XVIème siècle en Italie aux premières œuvres de jeunesse en France au lendemain de la Révolution, les patronages ont su répondre aux urgences éducatives de leur temps, à chaque époque.
1575
Saint Philippe Neri – le précurseur

Né en 1515 à Florence de père athée, Philippe Néri devient rapidement un fervent adepte de la religion chrétienne. Il part à Rome suivre des cours de théologie. Philippe sera ordonné prêtre en 1551.
Les sermons de Philippe attirent tant de monde qu’il décide d’organiser tous les soirs une prière publique dans un oratoire. De nombreuses personnes, souvent de jeunes gens et des enfants, viennent à Philippe. Celui-ci aime rire, jouer et plaisanter avec eux. Il s’occupe de ceux qui sont livrés à eux-mêmes : promenades, discussions, jeux, prières, chants et musiques…
« Allez, l’heure de votre prière est finie, mais non celle de bien faire. Soyez joyeux, toujours joyeux ! Soyez bons si vous le pouvez. »
Ainsi se profile l’Oratoire, œuvre séculière de prêtres à qui le pape donne en 1575 la vieille église Saint Jérôme à Rome.
Le tout premier patronage
1799
Abbé Joseph-Allemand – L’inventeur

Ordonné prêtre en 1798, l’abbé Allemand entreprend de créer une œuvre d’éducation chrétienne. C’est ainsi que naît, dans le courant du mois de Mai 1799, l’œuvre de la Jeunesse de Marseille: le premier vrai patronage.
En 1917, ils sont plus de 200. Entre-temps les plus grands du patronage (« les aînés »), soutenus par l’abbé Allemand ont loué une maison et encadrent les jeunes. Les premiers animateurs en quelque sorte.
La devise de l’œuvre est : “Ici on joue, ici on prie”. Cette phrase prononcée par l’abbé en réponse à la visite d’un inspecteur du gouvernement venu fermer l’œuvre et lui demandant ce qui s’y passait, insiste sur les deux dimensions, les deux faces, de la pédagogie instaurée par le fondateur de l’œuvre.
Il convient d’ajouter à la dimension sociale du jeu sa dimension physique et intellectuelle qui participent de la croissance de l’enfant ou de l’adolescent. Plus largement, le jeu institue de nouveaux rapports au corps et à l’esprit. L’importance du jeu dans l’intuition pédagogique de M. Allemand transparaît dans ses propos: « Je n’aurais pas confiance en un enfant qui ne jouerait pas, passerait-il des heures en prière à la chapelle ».
La prière, qui passe elle aussi par un apprentissage, occupe aussi le terrain de l’éducation. On remarque ici le souci de faire de la foi non une tradition culturelle mais un acte pleinement vécu et essentiel au projet de l’œuvre.
1836
Frédéric Ozanam

La société Saint-Vincent de Paul (1833) avec Frédéric Ozanam, crée une œuvre pour les jeunes des familles visitées par ses membres. Comme les enfants pauvres sont “patronnés” par des personnes des classes privilégiées, cette œuvre s’appellera “Patronage”.
Les premiers patronages naissent donc à Paris en 1836. Jean-Léon Le Prevost, confrère de St Vincent de Paul, avec Clément Myonnet et Maurice Maignen, seront les fondateurs des religieux de St Vincent de Paul (1845), voués à l’évangélisation des milieux populaires par les « Œuvres», dont le patronage sera leur outil privilégié d’éducation et d’évangélisation de leur congrégation religieuse.
1842
Don Bosco

Très tôt, il a choisi sa voie : s’occuper des jeunes, les préparer à la vie en leur donnant une solide formation technique et surtout, être leur ami pour leur faire découvrir la bienveillance de Dieu.
Il fonde son premier Oratoire (patronage) à Turin en 1842. C’est en 1862 qu’il rassemble dans une communauté religieuse ses premiers collaborateurs, qui partageaient le même idéal. Ils s’appellent les “Salésiens”, par référence à Saint François de Sales, que Don Bosco aimait tant.
L’enthousiasme et la foi de Don Bosco l’ont conduit à lancer sans cesse des projets audacieux. Ce fut un prêtre bâtisseur d’écoles, de patronages, d’internats et même d’églises, un éducateur aux idées pédagogiques modernes, basées sur l’affection et la confiance réciproques.
Il est décédé en 1888, laissant une œuvre magnifique.
1847
Père Timon-David

Ordonné prêtre en 1846, il fonde “l’œuvre de jeunesse ouvrière” (1847) aidé par les « aînés » de l’œuvre du Père Allemand.
Il écrit sur l’éducation chrétienne et réunit autour de lui des jeunes, qui sont devenus ses collaborateurs les plus proches, pour les former.
Naît ainsi la communauté des religieux au service de l’œuvre de jeunesse.
Jusqu’à sa mort en 1891 il fonde de nombreux patronages.
2025 -
Et aujourd’hui ?

Le terme “patronage” a été abandonné dans les années 1980 et remplacé par le terme “centre de loisirs” ou ” centre aéré”. Pourtant, ce terme est porteur de sens et d’histoire.
Les patronages ont aujourd’hui retrouvé une modernité qui se voit et se ressent dans le paysage catholique.
A l’heure où les parents n’inscrivent plus toujours leurs enfants au catéchisme, le patronage est une réponse concrète et joyeuse! Ancré comme une véritable aide aux familles, avec un souci particulier à l’éducation chrétienne par le jeu et la lutte contre le décrochage scolaire, le patronage a le vent en poupe et de belles années devant lui !
En France, en 2025, il existe plus de 300 patronages et de nombreux projets voient le jour tous les ans !
LES Bénéfices
Les trois cercles de rayonnement du patronage
Un patronage ne profite pas seulement aux enfants qui le fréquentent. Son influence bénéfique s’étend en cercles concentriques, touchant les familles, la communauté paroissiale et l’école locale.

Un lieu au service des familles
Il existe aujourd’hui pour les parents une vraie difficulté à tenir pleinement leur rôle d’éducateurs, pris entre les exigences du travail et les contraintes scolaires.
L’éducation se réduit alors trop souvent au carnet de notes à surveiller ou à du simple gardiennage. Le patronage a toujours répondu à ce besoin de la jeunesse laissée en jachère par nécessité, pauvreté ou, aujourd’hui, sur-occupation des familles. Ce n’a jamais été une critique mais un constat.
Le patronage offre un lieu de vie authentique, de jeu libre, de paix et de joie où chaque enfant n’a qu’un seul enjeu : se découvrir physiquement et intérieurement tout en apprenant à connaître les autres dans le service et la vie commune. Loin des évaluations et des performances, il peut enfin grandir à son rythme.

Un souffle de vie qui rassemble
Nous évoluons dans un monde trop divisé, généralement distant, parfois opposé et trop souvent isolé. Le patronage devient alors un précieux lieu de rassemblement, de vie simple où tout le monde participe, petits et grands, dans une ouverture sincère à tous. Il brise les barrières générationnelles et sociales avec une naturelle simplicité.
Pour les communautés paroissiales, le patronage représente un véritable vent d’air frais. Il attire avec lui des familles nouvelles, des personnes qui n’osaient plus pousser la porte d’une église. Par sa joie contagieuse et son accueil sans condition, il renouvelle la vitalité de la communauté et ouvre des chemins inattendus vers la rencontre.

Un partenaire éducatif de l’école
Le patronage s’insère naturellement entre la paroisse et l’école, créant des liens là entre ces deux entités. Pour l’école, il représente bien plus qu’un simple service de garderie : il devient un véritable prolongement éducatif qui attire de nouvelles familles.
Là où l’école se concentre sur l’enseignement, le patronage développe la dimension humaine : il mélange les âges, responsabilise chaque enfant, transforme l’école en terrain de jeu et d’apprentissage. Les élèves redécouvrent leur établissement avec un regard neuf, créant un sentiment d’appartenance profond qui enrichit toute la communauté éducative. Le patronage devient ainsi l’allié naturel de l’école dans sa mission, son rayonnement et également son équilibre économique.
La procédure d’admission
Rejoignez-nous
Un formulaire pour nous rejoindre
Prenez le temps de nous partager votre projet, de votre histoire. Vous n’avez pas besoin d’avoir un projet ficelé pour nous contacter, notre accompagnement démarre toujours très petit, dès l’idée, pas besoin de moyens humains et financiers pour envisager un patronage. Ces premières informations nous aideront à donner du contexte à nos premiers échanges. Bienvenue chez Esprit de Patronage.
Un rendez-vous de découverte
Une fois votre formulaire envoyé, nous prenons le temps de vous contacter pour se présenter et approfondir ce que vous nous aurez partagé. Les débuts de l’accompagnement sont essentiels à la réussite de votre projet, il est nécessaire de créer un lien d’engagement fort entre Esprit de Patronage et votre projet pour que notre accompagnement se déploie à sa juste mesure. Nous faisons à cette occasion un rapide état des lieux de lancement pour lancer le travail concret avec votre tuteur.
La formation des fondamentaux des patronages
C’est le passage obligatoire de notre accompagnement. Il s’agit d’une formation de 2 jours que nous avons conçu comme la ligne de départ de notre accompagnement. Ce sera l’occasion de prendre du recul, de travailler sur la vision des patronages et de votre patronage en particulier, de rencontrer d’autres porteurs de projets ainsi que toute l’équipe d’Esprit de Patronage.
La rencontre avec votre tuteur
Il est temps maintenant de rentrer dans le concret de notre accompagnement. Votre tuteur vous a été attribué et vous avez l’occasion de l’avoir au téléphone ou en visio, de lui demander une visite, un audit ou un rapport de progression. Encore une fois, la réussite de notre accompagnement est le résultat d’un engagement mutuel dans cet accompagnement. Prenez soin de votre tuteur en lui accordant du temps de manière régulière.
L’accès à tous nos outils
La fin de ce processus d’admission est également le moment où vous recevez les accès à nos outils : notre plateforme de elearning, nos différents paddlets qui rassemblent les outils pédagogiques, administratifs, éducatifs, etc. Prenez le temps de parcourir ces contenus pensez pour vous nourrir tout au long de votre projet.